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Réformes des retraites complémentaires des salariés

Ils l’ont fait, enfin !

Ils ont touché, pour la bonne cause, aux retraites complémentaires des salariés du privé qui étaient depuis longtemps en crise de surendettement.

La descente aux enfers a commencé avec Tonton et ses sbires en 1983 qui ont décidé, dans un élan socio-démago-électoral, de faire payer les générations futures. Partir à 60 ans au lieu de 65 quand l’espérance de vie augmente et que l’on sait que le baby-boom deviendra papy-boom dans 20 ans, c’est déficit avec préméditation !

Mais, revenons à notre mouton, depuis longtemps tondu et squelettique !

Tout d’abord, pour se préchauffer, des mesures seront lancées en 2016. Dans la continuité de ce qui existe depuis toujours, on revalorise les pensions au ralenti (inflation moins 1 point) et augmentation du coût d’achat du point Arrco et Agirc (par exemple, pour un salaire annuel brut de 38 000 €, 3 points Arrco en moins par an dans la besace !).

La suite est programmée pour 2019 !

Pour faciliter la gestion et l’adaptation de la retraite complémentaire obligatoire par les partenaires sociaux, le régime sera unifié après fusion entre l’Arrco et l’Agirc.

Afin de faire des économies et pour inciter les salariés à retarder leur date de départ, des mesures « bâton/carotte » sont mises en place. Nous rappelons qu’il est possible de liquider la retraite le 1er du mois qui suit le 62ème anniversaire, et ce, quelle que soit la durée d’assurance.

Pour ceux qui partiront sans le nombre de trimestres requis, le système de décote sera maintenu (environ 1% de moins par trimestre manquant).

Ensuite, ça se gatte !

Ceux qui partiront au taux plein entre 62 ans et avant 67 ans (en ayant effectué la durée d’assurance requise, par exemple, 168 trimestres pour ceux nés en 1961), subiront une baisse de 10 % par an pendant 3 ans de leur retraite complémentaire Arrco et Agirc.

Et pan, « z’on qu’à pas partir»,  même avec les trimestres suffisants !

Ceux qui auront le nombre de trimestres (ou plus bien sûr !), mais qui attendront 4 trimestres avant de partir n’auront pas de pénalité.

Et les encore plus travailleurs auront droit à un bakchich !

Ceux qui auront le nombre de trimestres du taux plein et qui différeront leur départ de 8 trimestres toucheront 10% des complémentaires de plus pendant 1 an, 12 trimestres plus tard, + 20 % pendant un an, et 4 années de labeurs supplémentaires offriront 30 % de gratification pendant un an.

Et voici un exemple chiffré :

Monsieur WXC aura 172 trimestres lors de son 62ième anniversaire, en 2020, et s’il continue à travailler et à cotiser normalement, son nombre de points Arrco sera d’environ 6 200.

Avant la réforme et avec une valeur du point Arrco à 1,2513, cela lui ferait (6200 multiplié par 1,2513) 7 758 € par an soit 646 € brut par mois. En enlevant les cotisations sociales de 8,4 %, cela donnerait 591 € par mois net.

S’il liquide à 62 ans, c’est à dire, dès que possible avec le nombre minimum de trimestres requis, il se verra appliquer le coefficient de solidarité de 10 % pendant 3 ans.

Il percevra donc, 646 € moins 10% = 581 € bruts par mois, et donc une pension nette de cotisations sociales de 532 € par mois.

Le manque à gagner est de 708 € net par an pendant 3 ans, soit au bout des trois ans une baisse de 2 124 €.

Le coup de bâton étant dur à avaler, peut-être préfère-t-il goûter la douceur de la carotte qui rend aimable ?

Pour cela, il diffère son départ de deux années.

Pour comparer les effets, nous effectuerons le calcul toutes choses restant égales par ailleurs, sans prendre en compte les nouveaux points acquis pendant le nouveau laps de temps.

On en était à 591 € nets par mois sans pénalité. S’il part avec 8 trimestres de plus, cela fera 650 € par mois pendant un an soit un plus de 59 € par mois et 709 € de plus, en tout.

S’il part avec 12 trimestres de plus cela fera 591 € de base augmenté de 20% soit 709 € par mois. Le bonus serait de 1 416 € au total.

Enfin, avec 16 trimestres de plus, 768 € par mois soit une prime globale de 2 127 €.

On constate que la partie dissuasive de la réforme est plus forte (pénalités pendant 3 ans si départ immédiat) que la partie carotte (bakchich pendant 1 an si départ différé). Chacun avec son budget, ses économies, sa vision de sa vie décidera s’il met un coup de canif à sa complémentaire pour aller tondre la pelouse et voyager ou s’il continue à « s’épanouir » au travail.

L’idée de remettre l’âge minimum légal à 65 ans, comme dans beaucoup d’autres pays, serait un pas important vers l’équilibre financier, mais surtout, se donner les moyens d’aménager les départs de ceux qui ont commencé à travailler jeune ou qui ont des métiers pénibles avec le risque de réduire leur espérance de vie.

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