Attention terrain miné !
Envisager une assurance de prêt sous tend naturellement qu’à l’origine, il y a un prêt.
Qui octroie le prêt ?
Qui demande une couverture en cas de décès de l’emprunteur pour s’éviter de s’em……. avec les héritiers pour récupérer le capital restant du ?
Le même qui va vouloir s’occuper de l’assurance qui va avec le prêt. Il est vrai que le législateur tente de lutter contre cette force de la position dominante. Les lois Lagarde interdisant au banquier d’imposer son assurance lors de la signature du prêt ou plus récemment la loi Hamon qui accorde un délai d’un an aux emprunteurs pour changer d’assurance de prêt en sont la représentation.
C’est compliqué mais cette nouvelle loi, datant de janvier 2014 va permettre de se détendre à la signature pour renégocier l’assurance pendant l’année suivant la signature du crédit !
Quand on sait que le budget d’assurance de prêt (qui n’est d’ailleurs pas obligatoire par la loi) peut représenter 25 % du coût global du crédit, on peut s’y intéresser deux secondes.
Peu de personnes sont de vrais professionnels de l’assurance en cas de décès.
Les principes de base sont les suivants : un souscripteur paye une prime régulière pour qu’un bénéficiaire puisse percevoir un capital en cas de décès de l’ assuré (le plus souvent souscripteur et assuré sont la même personne). Ceci est rendu possible par la mutualisation du risque par un ensemble d’assurés. L’assurance en cas de décès est temporaire. On peut s’assurer jusqu’à un âge maximum car au delà, on connait tous la statistique de réalisation du sinistre !!!
C’est sur ce principe que va se déterminer le coût de l’assurance. Combien l’assureur va devoir débourser par rapport à ce qu’il perçoit comme primes pour gagner de l’argent en étant concurrentiel ?
En fonction des statistiques en sa possession, il va quantifier les risques de décès en fonction de l’âge, du sexe, des réponses aux questionnaire de santé et donner un prix.
Les contrats d’assurance décès des banques sont des énormes contrats groupe standardisés avec des statistiques reposant sur la masse de leurs clients, bref, ils ont du mal à sortir des sentiers battus. Ce qui signifie que pour les emprunteurs les plus jeunes, les plus âgés, les personnes ayant des réponse “oui” au questionnaire de santé, les non fumeurs, les tarifs ne sont pas toujours “adaptés”.
Au-delà de l’emprunt, le contrat d’assurance de prêt doit s’intégrer dans une stratégie plus globale de protection familiale.
Lorsque l’on emprunte, on a le choix du taux de couverture. Lorsque l’on emprunte à deux, le banquier demande à ce que la quotité de couverture soit de 100 % (par exemple, 50% du crédit en cas de décès de Madame et 50% en cas de décès de Monsieur).
Pour avoir observé le cas, nous préconisons systématiquement une couverture 100 % pour chaque emprunteur. Le surcoût engendré est léger en rapport à la sérénité apporté en cas de décès du co-emprunteur. En effet, à la douleur de la perte d’un proche, il ne faudrait pas que se rajoute un problème financier pour les héritiers.
Enfin, souvent négligée, la rédaction de la clause bénéficiaire peut être décisive en présence de situations de familles recomposées ou pour limiter la pression fiscale des droits de succession pour des emprunts et patrimoines élevés.